Les États-Unis mettent fin au sanglant marché de l’ivoire qui décime les éléphants d’Afrique. C’est comme si Washington annonçait clairement aux braconniers : “Vous êtes officiellement au chômage.” » – Cristián Samper, PDG de WCS et membre du President’s Task Force on Wildlife Trafficking (groupe de travail sur le trafic d’espèces sauvages auprès du Président Obama)
WASHINGTON (2 juin 2016) – WCS (Wildlife Conservation Society, Société pour la Conservation de la Vie sauvage) avait lancé la campagne « 96 Elephants » et salue la décision de l’administration Obama d’interdire presque totalement le commerce interétat de l’ivoire. La dernière révision de la loi 4(d) sur les espèces en voie de disparition pour les éléphants d’Afrique permet d’exclure les objets contenant une faible quantité d’ivoire ou les antiquités avérées.
La déclaration qui suit est celle de Cristián Samper, PDG de WCS et membre du groupe de travail sur le trafic d’espèces sauvages auprès du Président Obama :
« Tout le monde sait que le commerce de l’ivoire met en péril la survie des éléphants.
Les États-Unis mettent fin au sanglant marché de l’ivoire qui décime les éléphants d’Afrique. C’est comme si Washington annonçait clairement aux braconniers : “Vous êtes officiellement au chômage.”
Aujourd’hui, l’administration Obama a tenu la promesse faite par le Président lui-même lors de sa visite au Kenya en 2013. Il avait alors annoncé que les États-Unis feraient tout leur possible pour vaincre la menace qui pèse sur les éléphants d’Afrique en bannissant l’ivoire. Cette promesse répondait elle-même à l’appel lancé par nombre de chefs d’État africains auprès de la Clinton Global Initiative (l’initiative mondiale Clinton), et, plus récemment, par l’Elephant Protection Initiative (initiative de protection des éléphants).
L’interdiction, par les États-Unis, du commerce de l’ivoire, en plus de l’engagement de la Chine et de plusieurs nations africaines d’interdire elles aussi ce commerce, prouve que deux puissances peuvent joindre leurs efforts pour assurer la survie des éléphants sauvages. Si tous les pays pouvaient suivre l’exemple des États-Unis et de la Chine, le déclin des éléphants pourrait être enrayé.
L’ivoire illégale se cache derrière l’ivoire « légale » et le marché américain est l’un des plus vastes au monde. Nos chercheurs ont prouvé de manière irréfutable que la seule façon de sauver les éléphants est d’interdire la vente de l’ivoire. Aujourd’hui est un grand jour pour tous ceux qui cherchent à sauver cette merveilleuse espèce.
Entre 2010 et 2012, 100 000 éléphants ont été tués illégalement pour leur ivoire sur le continent africain. Cela représente une moyenne de 96 éléphants tués par jour, soit un toutes les 15 minutes. Entre 2002 et 2013, la population d’éléphants peuplant les forêts d’Afrique centrale a diminué des deux tiers. Et ces animaux sont encore aujourd’hui victimes d’un braconnage intense. À ce rythme, les éléphants de forêt pourraient disparaître à l’état sauvage d’ici 10 ans.
WCS a toujours cherché à attirer l’attention sur la situation dramatique des éléphants d’Afrique, notamment à travers la campagne de sensibilisation « 96 Elephants », la promotion de l’interdiction de l’ivoire dans les États de New York, du New Jersey et de Californie (entre autres) et son rôle dans la destruction d’objets en ivoire à Times Square en 2015.
L’interdiction du commerce de l’ivoire est un élément clé de l’initiative américaine National Strategy for Combating Wildlife Trafficking (stratégie nationale pour combattre le trafic d’espèces sauvages) et va aussi permettre de lutter contre les organisations criminelles impliquées dans le trafic de l’ivoire. Le peuple américain s’est clairement exprimé sur le sujet, si j’en juge par les centaines de milliers de lettres adressées au Congrès américain lors de la campagne « 96 Elephants », auxquelles il faut ajouter les 1,3 million de commentaires soumis dans le cadre de cette proposition de loi. Cela montre bien que cette question devrait être une priorité pour notre gouvernement fédéral.
Plusieurs pays d’Afrique, ainsi que les États-Unis, ont présenté des propositions de résolutions qui seront étudiées lors de l’édition 2016 de la Conférence des Parties de la CITES (Convention on International Trade and Endangered Species of Wild Fauna and Flora, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction). Il s’agit d’un appel à toutes les nations pour le bannissement de l’ivoire de leur marché intérieur. Avec la loi finalement adoptée, Washington est bien placé pour travailler main dans la main avec les gouvernements africains et ainsi obtenir l’adoption de ces résolutions.
WCS salue la décision du gouvernement américain et se tient prête à sensibiliser le public au sort des éléphants du monde grâce à des campagnes ainsi qu’à son travail pour la préservation de la vie sauvage à travers le globe et à ses zoos.
Des mesures comme celle prise aujourd’hui nous redonnent l’espoir de pouvoir changer le destin funeste d’espèces lourdement menacées. De nombreux exemples montrent que des actions concertées peuvent déboucher sur de bonnes nouvelles pour la vie sauvage.
WCS étudie la population d’éléphants depuis plus de 20 ans dans l’écosystème de Tarangire, en Tanzanie. Nous travaillons avec les communautés locales pour protéger les zones de dispersion et les couloirs de migration des éléphants. Nous avons aussi engagé des gardes-chasse pour patrouiller en dehors du parc et nous leur avons fourni des véhicules antibraconnage. Depuis de nombreuses années, la population d’éléphants du parc national de Tarangire connait l’une des croissances les plus rapides en Afrique. Cela prouve bien que le nombre d’éléphants peut augmenter s’ils sont correctement protégés.
Alors que nous célébrons cette annonce, nous ne devons pas perdre de vue notre objectif : arrêter le massacre, mettre fin au trafic et enrayer la demande.
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