Cette écorégion, qui s'étend de l'État de New York à la Nouvelle-Écosse et abritait autrefois des prédateurs en bout de chaîne comme le couguar, est peuplée aujourd'hui de 5,4 millions de personnes. Et à proximité, 70 millions de personnes résident à une journée de voiture. C'est pourquoi conserver le reste de l'habitat forestier sain est un véritable défi. Pourtant, méditez ceci : les images prises par satellite la nuit montrent que la plus grande partie de cette écorégion est encore aujourd'hui plongée dans l'obscurité. Somme toute,c'est une région qui demeure sauvage.
L'écorégion des Appalaches nordiques et de l'Acadie a été formée par le recul des glaciers, il y a 12 000 ans, et par les sols riches en minéraux qu'ils ont laissés derrière eux. Le cœur de la région est la chaîne de montagne escarpée des Appalaches, qui descend de la péninsule de Gaspé à Québec, jusqu'au plateau de Berkshire au Massachusetts. Cette ancienne chaîne de montagne est flanquée par des forêts réputées dans le monde entier pour leur splendeur à l'automne – la forêt canadienne des Maritimes du Canada à l'est et les monts Adirondacks de l'État de New York à l'ouest. La région se caractérise par la présence d'un réseau de zones humides, de rivières, de lacs, de ruisseaux et de marais d'une très grande richesse écologique, et de nombreuses espèces animales d'eau douce et de zone humide, dont certaines sont uniques au monde
L'activité humaine influence directement 98,2 pour cent de l'écosystème forestier de la région. Selon une étude préliminaire, l'écorégion risquant d'être fragmentée en plusieurs îlots écologiques séparés, il est vital de protéger les liens physiques essentiels à l'échelle du paysage.
Les forêts sont beaucoup plus jeunes, et plus fragmentées que jamais, et la richesse et la stabilité des sols et de l'eau déclinent. Les effets du changement climatique et le développement anarchique de l'immobilier et du commerce se poursuivent, tout comme la construction massive de routes, la pollution de l'eau et l'exploitation intense des ressources naturelles. Les dépôts acides ont détérioré la qualité de l'eau des lacs et des ruisseaux; plus de 40 pour cent des lacs de la région des Adirondacks dans l'État de New York, 15 pour cent des lacs de la Nouvelle-Angleterre et 30 pour cent des lacs des Maritimes sont acidifiés.
La faune a de plus en plus de mal à trouver des habitats sûrs où elle peut vivre et se reproduire : les orignaux du Québec et du Vermont se déplacent dans les Adirondacks (où on ne les avait pas vus pendant plus d'un siècle) et quelques-uns de leurs corridors sont protégés en permanence. Les parties les plus au nord de ce paysage couvert de forêt constitue le derniere bastion pour de nombreuses espèces écorégionales, notamment le caribou de l'est et le lynx du Canada. La région a conservé ses lacs, ses huards et ses forêts, mais la nature est menacée et la menace ne cesse de croître.
Les Américains et les Canadiens de l'écorégion des Appalaches nordiques et de l'Acadie ont beau être séparés par une frontière internationale, ils ont en commun un même paysage, une même histoire, et de plus en plus, une même conviction : il faut absolument protéger la nature.
La population humaine s'étend, tout comme les banlieues et le développement industriel, mais la compréhension qu'il existe une responsabilité partagée des deux côtés de la frontière de protéger la santé à long terme de cette précieuse écorégion se répand elle aussi.
Pour les membres de Deux Pays Une forêt, cela ne sert à rien de prendre des mesures de protection et de réfléchir à la conservation chacun dans son côté, et la conservation du paysage est notre outil le plus efficace. Pour en savoir plus sur nos activités de conservation et le travail ciblé que nous menons sur la protection et la restauration des liens physiques à risque dans toute la région, cliquez ici.